"Un peu de la lumière et de la douceur d'autrefois " (R. Rolland)
Lê M¶ng Nguyên
1. MON VILLAGE A L'HEURE IMPÉRIALE
"On ne peut voir clair dans aucun des problèmes capitaux du Vietnam
- résistance et coopération, programme et avenir des partis,
communisme, république ou monarchie,réforme agraire et industrialisation
- tant qu'on ne les a pas dégagés au niveau des
communautés villageoises. Là s'est de tout temps située
la vie authentique du pays" (Paul Mus). N'est-il pas juste par conséquent
que la commune de par son existence même soit la réponse à
de nombreuses énigmes sur le Vietnam ?
A l'origine, des pères de famille d'un village surpeuplé
demandent à l'administration
l'autorisation d'exploiter des terres vierges attenantes à leur
commune d'origine. Un village
est donc né et le fondateur en devient le chef. Il s'occupe aussitôt
de l'installation des chefs des familles, du lotissement des
terrains, du fonctionnement des travaux prioritaires, de la
justice et du maintien de l'ordre public à l'intérieur de
la nouvelle communauté. Au commencement,
c'est déjà une cité qui est consciente de son originalité
et dont l'autonomie
administrative n'est pas un vain mot pour ses habitants. Au fur et à
mesure de son expansion, le village (làng) se subdivise en hameaux
(thôn, xom).
Au sommet de la hiérarchie communale trône, à l'évidence,
le président du Conseil des notables ou Thu Chi dont l'ascendant
moral sur ses concitoyens se révèle incontestable. Il préside
les réunions habituelles des notables qui sont choisis parmi des
personnalités marquantes de la commune (lettrés, mandarins,
riches propriétaires, etc.). Ce Conseil de
par ses attributions de droit commun, apparaît comme un organe "législatif"
au niveau local, puisqu'il se charge par ses délibérations
de toutes les questions concernant l'administration de la cité,
la politique de l'Etat s'arrêtant en effet aux portes du village
: "Le pouvoir du roi cède aux coutumes villageoises" comme dit le
proverbe.
Un autre personnage non moins important, le Ly truong (une sorte de maire
du village), est
élu par le Conseil des notables dont le choix doit être approuvé
par le pouvoir central. Le
maire assume - en tant que représentant de l'Etat - les fonctions
d'officier de l'état civil. Il
est - en tant qu'agent de la commune - chargé du maintien de l'ordre
c'est-à-dire de la sécurité, de la tranquillité
et de la salubrité publiques à l'intérieur du village.
Il est assisté dans sa tâche d'un adjoint ou Pho ly. A eux
deux, ils forment l'exécutif de la municipalité et comme
tel, ils ont pour mission d'exécuter les décisions prises
par le Conseil des notables.
Toutefois le sentiment profond qui unit les habitants d'un même village
est celui qu'ils
éprouvent pour son fondateur (une grande personnalité disparue,
un éminent lettré ou un
mandarin intègre)
qui a rendu de grands services à la communauté. Il s'agit
du culte du génie communal, du culte de l'homme bienfaiteur alors
divinisé. Des fêtes et réjouissances sont célébrées
en son honneur, à l'occasion desquelles "les villageois sont groupés
en
tables selon leur âge et selon leur rang dans la hiérarchie
du village" (Pierre Gourou) pour un banquet traditionnel et tant attendu.
Passion, concurrence et jalousie à propos de la bonne ou mauvaise
place attribuée à chacun, demeurent ainsi autant d'indices
révélateurs de la vie communale vietnamienne.
Si les individus se sentent unis les uns aux autres par une communion religieuse
que représentent le culte du génie communal et celui des
ancêtres, l'égalité sur le plan de la participation
à la gestion des affaires ne semble pas de règle. Elle reste
en effet réservée aux seuls "inscrits" c'est-à-dire
à ceux des habitants qui paient une contribution, un impôt.
Les autres qui sont exclus de la vie politique (les "non inscrits") et
classés comme "parents
pauvres", se voient exemptés de toutes taxes municipales mais astreints
en revanche aux corvées et d'une manière générale
aux travaux d'intérêt public. Ainsi va mon village à
l'heure impériale. L'administration de la cité, c'était
l'affaire des privilégiés inscrits, des citoyens actifs de
la cité.
2. LA VIEILLE FAMILLE VIETNAMIENNE
Dans la vieille cité vietnamienne, la très forte cohésion
familiale et la très profonde solidarité villageoise s'opposent
sans nul doute à la constitution des groupements sociaux d'activité
indépendante et par conséquent à la formation définitive
des classes. Cette résistance à l'évolution naturelle
des choses, apparaît d'autant plus puissante qu'elle vise à
préserver les fondements même de l'Empire, dans le cadre d'une
économie agricole
sous-développée et pré-capitaliste.
La famille réunit sous le même toit des individus de plusieurs générations portant le même nom patronymique et qui se subdivisent eux-mêmes en branches. Un registre généalogique (gia pha) est dressé par le chef de famille, qui relate les noms des parents décédés, leurs titres, leur lieu de sépulture.
Parlant de l'autorité de celui-ci dans l'ancien Vietnam, des auteurs français la comparent à celle d'un paterfamilias romain. Il s'agit, en effet, d'une institution qui évoque, selon Pierre Gourou, "un Etat, dont le monarque est le père de famille". Disposant d'un pouvoir absolu vis-à-vis des membres de la tribu, ce dernier a, en outre, un droit de propriété sur les biens et même sur la personne de la femme et des enfants. Le chef de ce microcosme peut donc faire toutes les transactions, conclure tous les contrats en son nom propre ou au nom de la famille. Il faut dire qu'à cet égard et dans la pratique, on va dans le sens d'une coopération loyale pour la gestion et l'exploitation d'une entreprise de manière la plus économique qui soit, dans l'intéêt de tous.
Légalement, la femme "éternelle mineure" dépend de l'homme; jeune fille, elle doit suivre son père; mariée, son mari; veuve, ses enfants mâles. Si la polygamie est permise à l'homme, qui a par ailleurs le droit de répudiation, le droit ancien en prévoit la mise en oeuvre dans des cas limites : stérilité de l'épouse, dévergondage, irrévérence envers les parents du mari, bavardage, vol, jalousie, méchanceté. D'autant plus que la répudiation reste interdite (sauf pour adultère) dans l'hypothèse où la femme a porté le deuil des parents du mari, a fait fortune ou n'a aucun domicile en dehors de celui du ménage. Si malgré tout elle se trouve rejetée, l'homme s'exposera à de graves sanctions de la loi.
Quant aux enfants, ils doivent au chef de famille détenteur de la
puissance paternelle illimitée, le respect et l'obéissance.
La piété filiale consiste pour le garçon ou la fille
à se bien conduire afin de ne pas porter atteinte à l'honneur
de la tribu. Aimer et vénérer ses parents, les soigner durant
leurs maladies, les assister au soir de leur vie, suivre leurs exemples
quand ils sont morts : "La piété filiale est la vertu cardinale,
la pierre angulaire
sur laquelle reposent la famille, le gouvernement et l'unité nationale
annamite" (Trân Huy Liêu). Le fils aîné d'autre
part, auquel est destinée la "part de l'encens et du feu" (huong
hoa) doit assurer le culte du renom de la famille.
Le mariage est de ce fait un devoir pour les enfants de sexe masculin et
dans le but de la
perpétuation
de l'espèce. Il ne s'agit évidemment pas, pour eux, d'une
question de choix ou d'amour puisque la décision appartient, sans
appel, au chef de la tribu : "Le mariage dans notre société
traditionaliste, a écrit Dào Dang Vy à propos du roman
Tô Tâm, n'est pas une affaire personnelle entre un homme et
une femme, c'est une affaire de famille sur
laquelle l'avis du jeune homme et de la jeune fille n'est même pas
nécessaire". Dans la pratique, l'épouse vietnamienne assume
- à part ses fonctions procréatrices - effectivement la direction
économique du foyer et participe, à l'égal de son
mari, à la production familile.
Comme dit un adage bien connu : "Le mari laboure, la femme repique, le
buffle herse"
(Chông cày vo cây, con trâu di bua), en ce qui
concerne la vie des champs dans l'ancien Vietnam.
Le culte des ancêtres dont la responsabilité incombe au fils
aîné consiste, selon Giran
(Magie et religion annamites) à relier entre elles les deux branches
de chaque famille, celle
du passé et celle du présent; le chef de culte, représentant
la génération présente, est le lien réel qui
unit les morts et les vivants, les met en communion et permet ainsi de
réaliser une seule société, un seul groupe, s'étendant
de l'autre monde à celui-ci. Hommage compatible par conséquent
avec la pratique du bouddhisme et du confucianisme qui sont à
la base de la morale et des bonnes moeurs vietnamiennes. La mort ne semble
donc pas une fin si celui qu'elle a emporté
dans l'au-delà, est assuré d'avoir un descendant mâle
pour la continuation de l'héritage de la dynastie.
3. LA DÉMOCRATIE DANS LES COMMUNES D'AUTREFOIS
Peut-on parler de démocratie ou d'autocratie afin de caractériser la vie intérieure de la commune à l'heure impériale ? S'il n'est, à l'origine, que le regroupement de plusieurs familles au sein desquelles règne une sorte de dictature paternaliste, le village s'élevant au-dessus de ces dernières est-il toujours le reflet de leur image ?
Comme nous l'avons souligné précédemment (v. supra
: " La vieille famille vietnamienne "),
le lien sentimental unissant les habitants d'une même communauté,
résidait dans le culte du génie-bienfaiteur. C'est à
l'occasion des fêtes en son honeur que les citoyens actifs sont convoqués
à la Maison commune (Dinh) pour discuter des affaires importantes
(élection des notables, biens communaux, responsabilité de
la personnalité communale). Il s'agit d'assemblées plénières
assez comparables aux réunions politiques caractérisant la
Démocratie directe de l'Antiquité gréco-romaine. En
effet, les inscrits qui demeurent tous égaux en droit et en devoir,
y participent activement par leurs critiques, délibérations
et votes pour les décisions fondamentales.
Cette pratique égalitaire ne doit cependant pas faire illusion :
"La démocratie, selon Charles Robequain (L'Indochine française,
1935), n'est guère ici qu'une apparence : si tous les habitants
sont convoqués aux assemblées générales, en
fait la décision dépend seulement d'une minorité qui
comprend les vieillards, les lettrés, le gens riches ". En vérité,
il existe une caste de privilégiés (anciens mandarins, intellectuels,
propriétaires terriens)
qui, en raison de leur prestige moral, gouverne effectivement la cité.
Cette minorité agissante de responsables ne forme-t-elle pas une
oligarchie toute puissante face à la masse des citoyens ? Toutefois,
si l'égalité politique absolue entre les habitants de la
cité s'y révèle illusoire, ces groupes territoriaux
n'en restent pas moins, selon Pierre Gourou (La
Terre et l'Homme en Extrême-Orient) "des communes démocratiques
où la naissance ne confère aucun privilège ".
Cela veut dire que tout citoyen peut accéder aux plus hautes fonctions
nationales, à condition d'en être capable.
La commune est-elle indépendante de l'Etat ? Disposant d'une autonomie très poussée (dans le cadre de la tradition décentralisatrice au sein de L'Empire), "elle a ses rites, ses droits, sa justice particulière. Elle s'administre indépendamment du pouvoir central, qui n'a sur elle qu'un simple droit de contrôle" (Jean Leclerc, 1923). Dans les rapports des citoyens avec le pouvoir, c'est la commune - personne morale juridique - qui les représente en bloc, notamment sur le plan financier. Les impôts que l'Etat exige de chaque village, constituent un montant forfaitaire dont les modalités de perception relèvent normalement de l'Administration communale.
On se gardera bien d'en conclure qu'il n'existe aucune affinité
entre le Pouvoir central et le citoyen. Leurs relations sont
comparées, d'après la belle formule de Paul Mus (La formation
des Partis annamites), "rituellement au rapport de la Terre avec le Ciel...
Ils ne se touchent pas, cependant de chaque point du sol on a le sentiment
d'avoir le milieu de la voûte céleste juste au-dessus
de soi". Ainsi s'explique la solidarité des communes dans leur
profondeur physico-sociologique avec la présence de l'Empereur dont
l'autorité vient du Ciel. Un nationalisme social qui puise
son origine dans les artères même de la cité, a fait
ses preuves depuis des milliers d'années à chaque fois que
la Patrie se trouve en danger.
C'est donc derrière ces rangées de bambous, symbole de la
paix, que se nourrit et grandit une volonté inébranlable
de résistance au cours des heures graves que traverse la nation
vietnamienne.
4. LE GÉNIE TUTÉLAIRE DE LA CITÉ
Le village (Làng, Xa) reposent - de par ses origines sémantiques sino-annamites - sur le sacré et le sol, apparaît comme l'endroit béni des dieux en général et du génie tutélaire en particulier. C'est pourquoi dans chaque commune, le "Dinh" qui est un lieu de réunion des notables, se trouve également consacré au culte du Protecteur (symbole de la tradition et de l'espérance de la cité).
Génie mendiant
Selon Dào Duy Anh, le Grand Temple est une bâtisse édifiée
en forme de T, qui comporte sur le plan vertical un palais intérieur
(hâu cung) destiné principalement au culte du Génie
et sur le plan horizontal un palais dit extérieur comprenant lui-même
un palais central pour l'offrande rituelle, l'aile gauche et l'aile droite
étant réservées à l'office de l'ange gardien
du sol (Thô Dia) ou de ses gardes rapprochés. Deux corridors
attenants aux extrémités du
palais central servent aux fidèles de lieu de préparatifs
du sacrifice. Au sein du palais
intérieur, la statuette ou tablette funéraire du Génie
reste enfermée dans un coffret laqué tandis que trône
sur l'autel une mallette contenant le brevet rédigé en caractères
chinois portant le sceau impérial et d'autres objets du culte.
Qui peut être choisi comme Génie Protecteur ? Il est vrai
que dans la plupart des cas, ce sont les personnages de légende
tels que Phù Dông ou Su Dông Tu ou les héros
historiques comme les soeurs Trung ou Pham Ngu Lao ou encore de grands
mandarins ayant fait beaucoup de bien pour le village, qui ont la référence
de ses résidents. Il s'agit, assurément, de génies
de classe supérieure mais des hommes de basses conditions qui n'avaient
de leur vivant aucune moralité et dont la mort survient à
une "heure sacrée" (gio thiêng), peuvent aussi être
divinisés. Il en est ainsi du Génie Mendiant ou Voleur (Lông
Khê, Thai Binh) ou Mort par strangulation ou encore Débauché.
Par ailleurs, à l'instar des populations préhistoriques de
l'ancienne Egypte ou des sociétés primitives contemporaines
(Indiens de l'Amazonie, Bushmen de l'Angola du Sud, Aborigènes en
Australie) à propos de leur choix totémique représentant
le principe collectif ou l'âme diffuse de la communauté, le
Génie du village vietnamien peut revêtir la forme d'un animal
(loup ou chien), d'une chose inanimée (montagne, rocher) ou
d'un végétal (une plante, par exemple).
Cérémonie liturgique
Tout comme la famille dans sa communion avec ses ancêtres, le village
se doit - dans le même ordre d'idées - de rappeler le souvenir
de son bienfaiteur (dont la biographie détaillée figure au
Grand livre canonique conservé en lieu sur) lors des fêtes
célébrées traditionnellement dans la commune : Fête
d'inauguration et de clôture des travaux des champs ayant lieu respectivement
en début (Ha Diên) et en fin de moisson (Thuong Diên),
celle du 15e jour du 1er mois (Thuong Nguyên), du 15e jour du 7e
mois (Trung Nguyên), du 15e jour du 10e mois (Ha Nguyên) de
l'Année lunaire et bien d'autres (Hàn Thuc, Doan Ngo,
Trung Thu, Têt Nguyên Dan) sans compter les deux périodes
de sacrifice au Printemps (Xuân Tê) et à l'Automne (Thu
Tê). D'autre part, chaque année (ou tous les trois ans) a
lieu une cérémonie liturgique en
l'honneur du Génie tutélaire à l'occasion de l'anniversaire
de sa naissance ou de sa mort. Il
s'agit d'un très grand rassemblement des habitants du village, sur
une place publique ou dans les artères même de la cité
et qui sont conviés à participer à toutes sortes de
jeux, de combats et de reconstitutions. Parmi ces rituels, celui
qui relate la vie et l'oeuvre du Protecteur, appelé "Hème",
semble des plus originaux. On raconte en l'occurence que s'il s'agit de
commémorer un Génie Voleur, les garçons et filles
du village font semblant - la nuit
venue - d'aller, à la lueur des flambeaux, à la recherche
du coupable. Pendant ce temps, par une brèche du mur, le gardien
du Temple fait passer la statuette du Génie que saisit aussitôt
le premier des notables stationnant dehors. Après l'avoir frappée
trois fois, celui-ci la dépose sur un palanquin et c'est ainsi qu'elle
réintègre l'autel de la Maison commune. Comme l'a si
bien décrit Nguyên Van Khoan (BEFEO, 1930), le Hème
est "un des traits essentiels des cultes communaux; le négliger
serait compromettre la prospérité du village.
Il se célèbre le plus souvent la nuit quand il rappelle un
fait peu honorable..."
Lê M¶ng Nguyên (Paris)
VNI
Trong bài này tác giä trình bày nhiŠu vŠ phong tøc, truyŠn thÓng cûa nŠn hÜÖng thôn hÀu nhÜ t¿ trÎ cûa VN ngày xÜa v§i phÜÖng ngôn n°i ti‰ng: "Phép vua thua lŒ làng". Tác giä ÇŠ cÆp ljn nhiŠu nhà nghiên cÙu hàng ÇÀu vŠ phong tøc, tÆp quán và xã h¶i VN, tØ các h†c giä Pháp nhÜ Pierre Gourou (hŒ thÓng thÙ bÆc làng xã, hŒ thÓng gia trܪng - ngÜ©i cha k‹ nhÜ ông hoàng trong gia Çình v.v.) ljn các h†c giä VN nhÜ TrÀn Huy LiŒu (tØng tham chánh theo CS), Dào ñæng Vï (hôn nhân trai gái không phäi là vÃn ÇŠ cá nhân gi»a m¶t ngÜ©i Çàn ông và m¶t ngÜ©i Çàn bà yêu nhau, mà là m¶t vÃn ÇŠ gia t¶c, nh¢m bäo Çäm cÖ sª cûa cu¶c sÓng -- "chÒng cày, v® cÃy con trâu Çi bØa")...
Trong bài biên khäo này, Giáo SÜ ViŒn
sï Hàn lâm Lê M¶ng Nguyên cÛng
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